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influences mondiales

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liberte, je chante ton nom

organisation capitale

 

Dans une Egypte gouvernée par Hosni Moubarak depuis près de trente ans, la jeunesse égyptienne se retrouve en quête d’espaces de liberté à la fin des années 2000. Dès leur création en 2007, les groupes de supporters ultras connaissent un franc succès auprès des jeunes fans de football du pays. Les deux clubs du Caire, Zamalek SC et Al Ahly SC, voient se remplir leurs tribunes par ces nouvelles communautés, inspirées du Maroc et de la Tunisie.

« Je ne t’ai jamais raconté comment sont nés les Ultras Ahlawy ? », questionne Khaled, tirant sur sa cigarette. Par une fraîche matinée d'hiver, le jeune étudiant égyptien installé à Paris depuis quatre ans revient sur l’apparition des UA07, l'un des groupes ultras du club d'Al Ahly -l'équipe phare du Caire- auquel il a appartenu. 
 

Les deux plus grosses vitrines à trophées d’Egypte sont aussi celles qui disposent du plus grand nombre d’ultras dans leurs tribunes. Le Caire, capitale et plus grande ville du pays, forte de ses presque dix millions d’habitants et d’une population jeune dûe à une démographie en pleine expansion, dispose d’un véritable réservoir d’âmes ne vivant que pour le football.

Le point commun de chacun des ultras du Caire est leur implication et leur participation en tant que supporters jusqu’à leur entrée dans les groupes. Ils ont pour la plupart quinze ans lorsqu'ils prennent leur carte de membre. Jusque là, ils allaient au stade avec leur père ou d’autres membres de la famille. Mais l’ambiance n’était pas la même. « On m’a souvent dit qu’avant cela, les stades égyptiens n’étaient pas des endroits très passionnants, déroule Ronnie Close, journaliste irlandais, auteur du livre Cairo's Ultras: Resistance and Revolution in Egypt s Football CultureC’était une façon d’amener de la passion, de l’énergie dans les tribunes de supporters  ». 


Ce même mois de mars 2007, l’autre club du Caire voit lui aussi son groupe ultra éclore : les Ultras White Knights. Les chevaliers blancs du Zamalek Sporting ClubC’est aussi l’occasion de passer au cran supérieur sur l’échelle de la rivalité entre les deux clubs voisins. Une autre tournure est prise, plus véhémente encore.

L’amour de ces jeunes pour leur équipe est tellement puissant, que toute perche tendue pour l’exprimer toujours plus fort est bonne à saisir. « Ce sont des groupes de 300-500 personnes avec la même mentalité, la même passion pour le club. J’ai adoré ça », rêve encore Khaled depuis Paris.

Dès les premiers matchs où la bâche est déployée et où les chants résonnent dans l’enceinte du stade, des curieux se rapprochent des virages. Le virage gauche pour les Ultras Ahlawy (UA07), le virage droit pour les Ultras White Knights (UWK07). « J’ai trouvé quelque chose de différent. Quelque chose dans le style des stades français ou italiens mais toutefois avec une touche de supportérisme égyptien traditionnel », pour Sohan, 27 ans et ancien ultra de ZamalekKhaled raconte : « J’ai pris un siège au hasard pour regarder le match. 10 minutes avant le début du match, un groupe est rentré. Des personnes avec les mêmes t-shirts et un tambour. Ils ont chanté pendant tout le match. »

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Martyrs, le destin des Ultras du Caire 

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A la gloire du club d'al ahly, sur un mur du quartier de zamalek

Mohamed Salah, STAR du foot egyptien, tague sur un bus a maadi, au caire

tag des ultras white knights dans le quartier de maadi

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Depuis sa plus tendre enfance, Amr Fahmy est bercé par le football et les ambiances de stade. Bien connu par l’ensemble des supporters, il fédère dès lors qu’il suggère l’idée de fonder le premier groupe ultra égyptien.

 

« C’est un véritable succès, argumente Sébastien Louis, historien et auteur de l'ouvrage Ultras : les autres protagonistes du football. L'Egypte est un pays autoritaire où il y a peu de loisirs pour la jeunesse. Le football est extrêmement populaire ici. Le pays vit et respire par le football ».

Mais avant de frapper l'Egypte, la philosophie ultra a fait ses gammes ailleurs en Afrique du Nord : en Tunisie, explique Sébastien Louis, « On y capte les chaînes italiennes et il y a une forte communauté venue d'Italie qui a longtemps vécu en Tunisie. Il y a des liens très forts entre les deux pays. Il était logique que la Tunisie soit le premier pays du monde Arabe à reprendre la culture ultra ».

En Egypte, la culture ultra ne fait ses débuts que tardivement dans les stades. Il faut attendre 2007 pour connaître ce degré de ferveur supplémentaire. Amr Fahmy est celui qui poussa le premier dans ce sens, en étant l’une des personnes à l’origine du groupe Ultras Ahlawy. Secrétaire général de la Confédération Africaine de Football (CAF), il est amené à voyager, notamment au Maroc qui, déjà depuis deux ans, voit s’épanouir des groupes s’inspirant des ultras européens.


Si l’on fait parler le palmarès, une équipe se démarque : celle à l’aigle noir. Al Ahly compte 42 titres au championnat national et 9 en Ligue des champions de la CAF, dont le dernier remporté lors du derby égyptien, le 27 novembre 2020. Le Zamalek amasse aussi une jolie collection de sacres avec ses 12 titres nationaux et ses 5 continentaux. 

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« Les ultras sont aussi les défenseurs d’un club, complète Sébastien LouisLes joueurs s’en vont, les supporters restent. Ils défendent un blason, un club, un maillot. Ils sont les syndicalistes d’un football populaire ».

La cohabitation entre le Al Ahly SC et le Zamalek SC dans la capitale égyptienne n’est pas chose facile. Le chambrage va de bon train. Les supporters du club rouge et noir d’Al Ahly ne peuvent s’empêcher de claironner leur supériorité sur le terrain et en dehors. Quant aux rouges et blancs du Zamalek, ils se réfugient derrière l’idée que leur rival est un club corrompu.

Khaled

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Quelque chose qu’on peut simplement qualifier de mentalité ultra. Ces deux mots mis côte à côte et qui veulent dire beaucoup pour tous les membres de ces communautés partout dans le monde. 
 

Dans une société égyptienne où les espaces de liberté sont rares, le stade devient un bol d’air de plus en plus nécessaire et utile week-end après week-end.

« Quand il y avait un match, j’allais au stade et je pouvais respirer en liberté, décrit encore Khaled. C’était presque le seul endroit où je pouvais parler à voix haute, chanter et danser. C’était pareil pour tous les autres » . Être un ultra est rapidement devenu pour Golden, Sohan ou Khaled une façon de se sentir appartenir à quelque chose, une manière de se rendre utile chacun à sa façon, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’enceinte sportive. 

Les réunions se tenaient en pleine rue. Prévenus sur leur site internet sur lequel il fallait des codes d’accès, les membres étaient toujours au rendez-vous. Souvent, les capos (les leaders) prenaient la parole pour expliquer et impliquer tout le monde dans cette mentalité ultra. « La première chose de cette mentalité, c’est la fidélité au club, détaille GoldenEnsuite, il faut être indépendant. Nous sommes un groupe indépendant. Personne ne peut nous imposer quoi que ce soit. On a la liberté de dire ce que l’on veut et parfois de faire ce que l’on veut, tout en respectant certains principes. Le principe le plus important, c’est de respecter tous les membres du groupe, peu importe les opinions. »

Puis ensuite l’ordre du jour pouvait différer d’une réunion à l’autre. Collecte de fonds pour financer le prochain tifo, création et écriture d’un nouveau chant, fabrication d’une nouvelle bâche. Tout le monde mettait les mains à la pâte, et au porte-monnaie. « Il y a des gens qui vendaient parfois leur téléphone portable pour participer à la préparation du derby », se souvient Golden.

La récompense, c’était le trajet vers le stade International du Caire pour les deux équipes. Deux clubs pour un même stade dans la capitale égyptienne. Ce qui laisse présager de l’ambiance les jours de derbys.


Tambours, drapeaux, t-shirts et fumigènes, voilà à quoi l’on reconnaissait un ultra qui s'apprêtait à assister à une rencontre. Les fumigènes sont un élément important de l’équipement. Les premières années d'existence des groupes, la fumée rouge jaillissait des tribunes en signe de présence et de soutien pour leur équipe. Elle venait se rajouter aux chants puissants entonnés en cœur, et avait un pouvoir très symbolique sur la bataille des virages.

Plus tard, c’est notamment l’un des objets qui va être pris en grippe par les autorités. Quelques années après les avoir laissé “s’amuser” les jours de matchs, le régime égyptien décide de mettre un peu plus son nez dans ce qu’il se passe en tribune, la faute en partie aux chants libertaires que l'on entend un peu trop au goût lors des matchs, tous diffusés à la télévision. C’est alors qu’une répression les groupes ultras et leurs membres va s’installer, dès 2009.

Comme Golden, fidèle chevalier des White Knights du Zamalek, ce sont des centaines de jeunes qui saisissent le mouvement et rejoignent les groupes à partir de 2009.

« Mon envie de rejoindre les ultras est née quand j’ai commencé à grandir, à devenir une personne mature qui comprenait ce qu’était la passion et la fidélité à un club de football », retrace l’étudiant égyptien fraîchement établi à Marseille.

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Chambre

match II

MENACE

À  SUIVRE...

« Les ultras sont les syndicalistes du football »

 

SEbastien Louis

42 titres pour Al Ahly

 

12 titres pour Zamalek

Palmarès en Premier League égyptienne